Explorer La Recherche de Soi en Musique avec Dot Nemo | Interview
Crédit photo: Antoine Buche
« Souvenez-vous que chacun vit dans son univers », citation d’Olivier Lockhert, est la parfaite introduction pour décrire au mieux le groupe dont nous allons parler aujourd’hui, Dot Nemo.
Formé en 2018 à Lyon, composé de Benjamin Michalon (ordinateurs et guitare), Jérémy Grosbot (synthé et basse), Antoine Colin (pad et batterie) et de Lou Rivaille (chant et synthé), Dot Nemo crée un une esthétique sonore unique ; vous n’avez jamais rien entendu de tel.
Un style novateur qui leur est propre, un univers envoûtant qui leur est spécifique. Ils allient musique acoustique et électro, permettant ainsi de lier des antipodes comme l’exil et la liberté. Très engagé sur le plan écologique, une cause qui leur tient à cœur, et qui a d’ailleurs été une source d’inspiration pour leur nom.
Quoi de mieux pour découvrir un groupe qu’une interview ? Nous avons eu la chance de pouvoir le faire avec Lou Rivaille, la voici en exclusivité.
1) Qui a formé le groupe ? Comment vous êtes-vous connus ?
Lou : C’est sur l’initiative de Benjamin, notre guitariste, qui a lancé des essais pour former un groupe. Il a d’abord rencontré Jérémy, puis moi, et enfin Antoine et c’est comme ça que l’aventure a commencé.
2) Pourquoi avoir choisi le nom Dot Nemo ? Qui l’a trouvé ?
Lou : Dot Nemo signifie Point Nemo, terme inventé par Jules Vernes dans le livre 20 000 lieues sous les mers. Il s’agirait du point maritime le plus isolé géographiquement, que des chercheurs, après avoir lu le livre, ont essayé de chercher et ils l’ont finalement trouvé !
Ce nom évoque un lien à la fois imaginaire et réel comme c’est le cas dans l’œuvre de Jules Vernes, qui aborde aussi le thème de l’écologie.
Il permet également de creuser le thème de l’introspection et de la place que l’on a par rapport à l’autre. C’est notre guitariste qui en a eu l’idée et nous avons tous été emballés.
3) Vous considéreriez vous comme inaccessible ou isolé (par rapport à la signification du Point Nemo) ?
Lou : Le Point Nemo peut être un point ancré en nous que l’on recherche toute notre vie, c’est aussi un lieu où l’on peut s’échapper. Cela peut aussi signifier la recherche de soi, c’est un tout. On a envie de traduire ceci avec la musique.
4) Vous définissez votre style comme étant trip hop onirique. Que signifie ce terme selon toi ?
Lou: Le trip hop est de la musique électro qui a des sonorités rétro des années 80 majoritairement. Nous sommes un groupe qui utilise beaucoup la technologie et cela s’entend dans notre musique. Le côté onirique vient du côté transcendent qu’a ma voix.
5) Etiez-vous tous d’accord sur votre style de musique ou y a-t-il déjà eu des différends à ce propos ?
Lou : Nous avons tous des vies différentes, et c’est cela qui fait que l’on s’est souvent retrouvé sur le style, de par les influences de chacun. Puis au fur et à mesure des répétitions, cela est venu naturellement.
6) Vous a-t-on déjà comparé à un(e) artiste ?
Lou : Oui, Massive Attack est celui qui revient le plus. Ils ont un côté rock progressif, trip hop et des sons anciens qui fait qu’on nous rapproche souvent, leurs voix oniriques également. Portishead aussi, et on a déjà comparé ma voix à celle de London Grammar.
7) Quels artistes vous inspirent ?
Lou : J’ai un parcours de chanteuse Jazz. Pour ma part, je dirais Aurora et Mike Oldfied, que mes parents écoutaient quand j’étais petite. Pour le groupe de manière plus générale, M83 nous inspire beaucoup.
8) Vous faites parties de plusieurs formations, dites-nous-en plus et comment trouvez-vous le temps de tout faire ?
Lou : Effectivement, je fais partie d’un groupe cubain, Guaracha sabrosa, où je suis à la clave et au chant. Egalement, la formation jazz Magnetic Orchestra où je suis au chant ; Swing up Orchestra, qui est un projet qui reprend du swing qui date des années 30.
Swing Gamblers, qui a un style plus jazz, où on utilise des instruments comme la guitare manouche.
J’ai aussi un projet qui est en cours de réalisation, il s’agit d’un projet jazz en quintette.
Faire partie de tous ces groupes demande beaucoup d’organisation, je pensais que c’était une faiblesse au départ puis j’ai réalisé que c’était une force car cela me permet de passer d’un style à un autre, et cela me demande une technique vocale plus polyvalente.
Avant la pandémie, mes journées étaient : un matin avec un groupe, un après-midi avec un autre et le soir avec un troisième.
9) Quand avez-vous su que vous vouliez faire de la musique ?
Lou : Inconsciemment je l’ai toujours su. Quand j’étais petite, je chantais tout le temps, mes parents ont toujours écouté beaucoup de musique dont du jazz. Leurs artistes phares, qui sont devenus les miens, étaient Paris Combo, Léonard Cohen.
Au lycée j’ai découvert que j’avais beaucoup d’outils pour être chanteuse, puis c’est en terminal que je me suis posée la question de faire des études musicales.
Bien qu’on m’ait dit que ce n’était pas possible et qu’il fallait choisir une voix plus sûre, je suis partie de ma Bretagne pour aller à Chambéry, et le reste appartient à l’histoire.
10) Comment avez-vous fait pour continuer à exercer avec la pandémie de coronavirus ?
Lou : Avec Dot Nemo, pendant le premier confinement, nous avons lancé une campagne de financement pour notre EP (sorti le 10 novembre 2020 et disponible sur toutes les plateformes), et l’objectif avait été atteint.
Cette année nous avons beaucoup fait de communication presse et aussi de tournage pour nos clips. Nous sommes aussi dans un processus de création important, axé sur la Musique Assistée par Ordinateur.
11) Avez-vous des objectifs pour 2021 ? Des projets, pour le groupe et en solo ?
Lou : Avec Dot Nemo, nous travaillons sur de nouvelles compositions et sur un clip qui sortira bientôt. Sur mes autres projets, j’essaie de continuer à jouer de mon côté malgré les conditions actuelles. J’ai aussi des projets duos qui sont en train de naître et j’ai hâte de la reprise !
12) Quelle est votre plus grande fierté ?
Lou : L’EP que nous avons sorti en novembre avec Dot Nemo, et sur le plan plus personnel, avoir réussi à faire de la musique un métier et surtout me faire une place en tant que femme artiste.
Avoir eu le courage de lancer ma carrière artistique aussi est quelque chose dont je suis très fière.
13) En parlant de votre EP, pouvez-vous me le décrire en quelques mots ?
Lou : Je dirais voyage introspectif, création, transcendent, océan.
La pochette de l’EP renvoi directement à l’océan, c’est quelque chose de mystérieux, profond, d’incroyable, qui est un lien direct avec l’écologie et d’où émane des sons magnifiques.
C’est d’ailleurs totalement voulu !
14) Quelles sont vos chansons préférées sur l’EP ?
Lou : Je dirais Blinder et Last Cigarette, pour l’alternance entre la pop et le côté un peu plus dark.
15) Un dernier mot à ajouter ?
Lou : Je tenais à remercier toute l’équipe qui nous accompagne au quotidien. Nous sommes de mieux en mieux entourés et avons des gens incroyables qui travaillent avec nous.
Je remercie les auditeurs aussi, bien sûr, qui sont de plus en plus nombreux chaque jour. On n’est pas tout seul et on va toujours plus loin grâce à tout ce monde !
Merci à Lou Rivaille de nous avoir accorder cette interview, nous vous encourageons vivement à aller écouter l’EP de Dot Nemo, qui vous bouleversera et vous transcendera pour sûr !