Barbara Pravi – L’Histoire D’Une Petite Artiste Devenue Grande (Interview)

“J’espère qu’un beau jour mes pas fouleront la scène.”

Le 15 juin 2018 voit officiellement fleurir, Barbara Pravi, nouveau talent de la chanson française.

Après s’être révélé au travers de son premier single, Pas Grandir, il y a de cela près d’un an, la jeune artiste dévoile enfin son premier EP, parfaitement à l’image de l’auteure.

Ces dernières années, Barbara est parvenue à se faire un nom dans la scène de la chanson. Après l’été 44, il fut temps pour ses pétales de prendre de nouvelles couleurs. Ses qualités reconnues, elle multiplie de significatifs accomplissements : ses pas foulent la scène du Réservoir, puis s’envolent aux Zeniths pour jouer en première partie de Florent Pagny, avant d’atterrir à Taratata…

A l’écoute de son premier opus, profondément intime, Barbara vous convie à passer une journée avec elle, riche en émotions. Souvenirs d’enfance et de romance, sourires teintés de nostalgie.

Avec une remarquable sensibilité, elle interprète cette série de titres avec un lyrisme saisissant.

Le don premier de Barbara réside ceci dit dans l’art de raconter des histoires, et de ravir son auditoire au fil du verbe.

Appréciez son histoire au travers de l’interview qui suit

 

INTERVIEW 

SSB : A quand date ton texte pour Je Sers, lequel est en rapport à l’époque où tu faisais de la restauration avant de faire de la chanson ? Est-ce ton plus vieux texte ?

Barbara Pravi : Mon plus vieux texte c’est Louis. Louis je l’ai écrite pendant que j’étais serveuse, et Je Sers, elle est assez récente. Je pense qu’elle a peut-être 1 an ou un peu plus d’1 an. En fait je savais que je voulais une chanson là-dessus, mais je n’arrivais pas à l’écrire, à trouver comment l’aborder… donc ça m’a pris du temps de contextualiser la chose. Et puis surtout, j’ai coécrit cette chanson, avec Sébastien Rousselet, avec qui j’avais fait Deda d’ailleurs.

SSB : Qu’est-ce qui t’a pris tant de temps pour l’écrire et la mettre en forme ?

Barbara Pravi : En fait toutes mes chansons ont pris du temps (Deda, Saint Raphaël,…). Simplement je savais de que je voulais parler. Donc je me suis posée sur mon bureau, en me disant “de quoi je vais parler dans mon album” : je veux parler de mon grand-père ; je veux parler de ce sentiment et des souvenirs qu’on a quand on va en vacances à la manière de Madeleine de Proust ; je veux parler de cette chose révoltante de quand on grandit, on fait face à des choses auxquelles on n’est pas prête…

Donc je savais de quoi je voulais parler, mais le plus difficile c’est d’en faire quelque chose de joli, d’en faire un texte qui exprime quelque chose et qui exprime exactement ce que tu as envie d’exprimer, avec un refrain percutant.

Par exemple, j’ai fait 15 versions de Deda qui n’ont rien à voir avec celle d’aujourd’hui.

SSB : Par quoi commences-tu ? Le poème ? La mélodie ?

Barbara Pravi : Toujours le texte, ouais. Et en général je commence par une idée, par deux phrases, une rime.

SSB : Il est vrai qu’en observant ton parcours depuis tes 3 dernières années chez Capitol Music France, tu as toujours afirmé ton attachement au texte avant la chanson.

Barbara Pravi : J’ai toujours eu le sentiment d’être meilleure auteure que chanteuse. Si on considère qu’être chanteur c’est avoir le niveau de ceux qui font The Voice, qui ont des niveaux de dingues, qui sont des techniciens de malade, moi je me sens très peu à ma place. Par contre ma force je pense que c’est vraiment d’être capable d’écrire et d’avoir des histoires à raconter.

SSB : On sait que tu te considères davantage comme auteure-interprète que chanteuse à proprement parler. On en tient pour preuve tes réécritures pour Kid d’Eddy de Pretto ou encore l’Automne Avant L’Heure pour You’re The Reason de Calum Scott. Ecris-tu régulièrement pour d’autres artistes ?

Barbara Pravi : Oui je le fais un peu ! Je le fais 3-4 fois dans la semaine avec d’autres artistes, pas mal avec Tomislav Matosin qui a fait l’été 44 avec moi et on écrit ensemble le duet que je chante avec Calum Scott.

Je fais plein d’autres artistes et c’est cool, parce que ça permet de rencontrer les autres personnes , auteurs, compositeurs, et de se rendre compte qu’on a tous une manière complètement différente de bosser.

Et, quand tu bosses avec quelqu’un d’autre, ça te pousse dans tes retranchements et trouver un compromis quand tu travailles avec quelqu’un qui commence toujours par la mélodie quand toi tu commence toujours par le texte.

SSB : Dans ton clip Pas Grandir, on te voit chanter et danser depuis toute petite. Comment était la Barbara enfant ? 

Barbara Pravi : La Barbara enfant était insupportable. J’étais insupportable, complètement déconnectée de la réalité. Je ne rentrais pas dans les clous du format scolaire. J’étais quelqu’un d’assez révoltée ; je ne comprenais pas pourquoi on avait des règles, donc j’étais insolente à l’école mais en même temps je travaillais suffisamment bien pour passer toujours la classe du dessus, du coup les profs n’en pouvaient plus de moi [rires]. Maintenant je pense à mes parents, et j’espère ne pas avoir d’enfant comme moi, je prie pour avoir des enfants plus gentils [rires].

Cela dit, mes parents m’ont appris une très belle philosophie de vie et on s’en rappelle en grandissant.

SSB : Aujourd’hui, cette Barbara enfant serait-elle fière de la Barbara de 24 ans ?

Barbara Pravi : Franchement je pense qu’elle serait super fière, parce que c’est complètement inattendu. Et puis c’est surtout qu’à un moment donné, même moi je me disais “que vais-je devenir ?”.

Donc en voyant le résultat d’aujourd’hui, je pense qu’elle serait très fière.

 

SSB : Ton EP est très intime et les arrangements y sont très beaux. Comment travailles-tu avec les musiciens pour que l’interprétation soit la plus fidèle possible à l’émotion dans tes poèmes ?

Barbara Pravi : En studio on n’était que deux en fait. J’ai vraiment tout fait avec Jules Jaconelli. On se connaissait tellement bien, et on avait tellement la même idée de ce que je voulais faire que c’était très facile. On avait limite plus besoin de se parler, c’était instinctif.

Par exemple, pour Je Sers, quand il a fait la basse, je lui ai dit que je voulais un truc un peu plus animal, un peu plus de chien. Il a repris sa basse et a refait quelque chose en deux secondes. C’était facile parce qu’on a créé cette complicité artistique après avoir bossé ensemble pendant 4 ans.

Par contre la question se posera quand je referai des chansons ; j’aimerais bien sortir de ma zone de confort que j’ai créée avec Jules, pour voir ce que je suis capable de faire avec d’autres compositeurs.

SSB : Ce qui est tout à fait justifié. Cette zone de confort a permis de construire la base du projet et l’amener à maturité. Maturité que l’on voit rien que dans l’évolution des vidéos réalisées pour Pas Grandir (La Petite Vidéo et le nouveau clip).

Barbara Pravi : Oui tout à fait. Après Jules ne travaillait que sur la musique. Pour le visuel je m’en occupe avec les équipes de Capitol.

SSB : En parlant de visuel, explique-nous quelle est cette symbolique des fleurs, toujours présente dans tes clips ou sur ta pochette ? On en tient un aperçu avec On S’Eveillera, la chanson la plus fleurie de l’EP.

Barbara Pravi : Les fleurs m’évoquent plein de choses. D’une part sur le plan beauté, le parfum; c’est agréable, j’adore qu’on m’offre des fleurs – d’ailleurs, offrez-moi des fleurs [rires] !

Mais en vrai ce que je trouve beau avec les fleurs, ce sont les significations poétiques. Par exemple, quand un bébé naît, tu vas offrir à la maman des fleurs ; quand quelqu’un meurt, tu vas lui offrir des fleurs. Les fleurs, c’est la mort, c’est la vie.

C’est toute la symbolique de naître, de grandir et devenir de plus en plus beau pour finalement s’éteindre. Et l’Homme c’est pareil, on grandit, on fleurit, et quand on a fini de fleurir on s’éteint.

SSB : Deda parle de ton grand-père, et le titre You’re The Reason parle de la grand-mère de Calum Scott. Le choix pour ce duet était-il symbolique, pour deux personnes très attachées à leur famille ?

Barbara Pravi : Je pense que You’Re The Reason est sa chanson préférée, mais on n’en a pas discuté. Il a écouté mes chansons mais je pense qu’il a rien compris [rires], il ne parle pas français, mais c’est intéressant, je lui poserai la question la prochaine fois.

En tous cas ce qui est fou c’est qu’il ait pensé à moi pour réadapter ce titre.

SSB : Que prépares-tu pour ton concert du 28 Juin à Les Etoiles ?

Barbara Pravi : Je peux pas dire ! Sinon ce sera plus une surprise. Mais les musiciens ont changé, j’ai gardé mon pianiste. J’aurai adoré invité Calum Scott mais il est en tournée aux Etats-Unis, mais j’ai des petites surprises !

SSB : Merci Barbara

Marcus Gon

Rédacteur en chef de Sounds So Beautiful, et auteur de l’œuvre Poetically Yours. ,Storytelling, ou l'art de conter une histoire, l'effort de véhiculer un message, l'exploit de communiquer une émotion, ou bien encore le miracle d'inspirer et d'influencer. Sounds So Beautiful, founded by writer and musician Marcus Gon, is the international media, specialized in the music industry, working closely with advertisers and public relations, and allowing emerging artists to develop their career. Poetically yours

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