Nuits De Fourvière 2017 – Nuit Blues : Music Maker Blues Revue (Live Report)
Avoir une fois 20 ans, puis deux fois 20 ans, puis encore une troisième fois
Fougue de la jeunesse conservée, musique intemporelle et légende éternelle
Ces grands hommes font fi de leurs grand âge, et leur musique défie les temps qui défilent.
Bouquet final de cette Nuit Blues aux Nuits de Fourvière.
La culture Swing & Blues de la Music Maker Blues Revue a ébloui tout le Grand Théâtre . Cette culture se définit par sa nature festive, légère, les rencontres qu’elle amène, et la création.
Dans cet esprit festif, le saxophoniste Raphaël Imbert, qui multiplie les interventions en faveur de tout ce que défend la Music Maker Blues Revue, est même convié à venir faire le boeuf. Il en profite pour placer un solo remarquable dans cet esprit Jam Session.
En trois mots, la philosophie du Music Maker Blues est “Peace, Happiness, and Love”.
La mission de cette revue, créée par la Music Maker Relief Fondation en 1994 est importante : il s’agit de défendre la cause du Southern Blues et soutenir ses musiciens contre la pauvreté et l’oubli.
Comme le rappelle Imbert, on dit souvent aux Etats-Unis : “on aime la musique, mais on n’aime pas les musiciens”.
La vie de musiciens n’est pas aisée socialement. Les artistes membres de cette fondation ne peuvent exercer à plein temps. Ils ont tous dû travailler à côté de la musique, et attendre la retraite pour s’y consacrer plus intensément.
Parmi ces artistes comptent des légendes vivantes aujourd’hui, dont les Como Mamas, découvertes lors de la même soirée à Fourvière.
La revue compte notamment Alabama Slim et Robert Finley, infatigables gentlemen, qui ont joué aux côtés de Taj Mahal, Bo Diddley et même James Brown.
A l’âge de 63 ans, Finley sortait un nouvel album cette année avec un titre qui parle pour lui-même Age Don’t Mean A Thing.
Du haut de ses 78 ans, Alabama Slim, chapeau et costume, arrive sur la scène sous les applaudissements des 4000 personnes présentes dans le public.
Le concert prend l’allure d’un panthéon, avec le tromboniste, speaker, qui annonce chaque artiste sur scène, toujours dans cette démarche de valoriser les conservateurs du Southern Blues, teinté de rock, de bluegrass, de swing et de blues.
La culture de storytelling est toujours aussi présente, et c’est ce qui fait la caractéristique du Blues. On peut en témoigner à la façon qu’Alabama Slim prend le temps de raconter son histoire, le long d’une balade slow. Un moment embelli avec la présence de Raphaël Imbert, dont le saxophone fait écho à chaque phrase prononcé par le blues man.
En somme, une soirée mémorable orchestrée par des vénérables bons hommes, âgés entre 60 et 78 ans, avec la vigueur de jeunes hommes de 20 ans. On surprend même le batteur à jouer debout à la fin du spectacle!
Crédits Photographies : E Ÿ M