C’est quoi l’esprit Montreux Jazz Festival 2023 ?


On a une grande nouvelle à vous annoncer.

Depuis déjà de nombreuses années, vous avez l’habitude de suivre nos aventures à Jazz à Vienne et aux Nuits de Fourvière. Chaque été, à travers nos live reports, nous essayons de vous faire (re)vivre les concerts de légendes auxquels on a pu assister dans ces festivals.

Cette année on s’attaque à un autre gros morceau. Et puisqu’on parle de légende, on reste dans le thème. Trêve de suspens… 

Cet été on vous emmène au Montreux Jazz Festival. 

Il se trouve que Julien, un de nos rédacteurs de longue date, vit désormais en Suisse de l’autre côté des Alpes. Pour lui Montreux, c’est un rêve de gosse.

L’année dernière il y est allé pour la première fois de sa vie, en touriste. Autant vous dire que lors de cette édition 2022, des claques il en a pris : Paolo Nutini, Melody Gardot, Gregory Porter, Herbie Hancock, Jamie Cullum, Yussef Dayes, Loyle Carner, Parcels… 

Cette année il enfile sa casquette de rédacteur pour Sounds So Beautiful, et nous emmène arpenter les bords du lac Léman avec lui. S’il y avait 2 scènes à retenir parmi toutes ce serait :

1) L’Auditorium Stravinski

Haut lieu de proximité, cette salle de 4’000 places est dotée d’une acoustique exceptionnelle. Patinée par le passage d’artistes légendaires, son histoire continue de s´écrire chaque année.

2) Montreux Jazz Lab

Instantané saisissant des sonorités actuelles, le Lab dessine les contours des musiques d’aujourd’hui et de demain. Dans une ambiance électrisante, le public y voit naître chaque année de futures stars. On y trouvera notamment des actes comme Freya Ridings, interviewée précédemment dans un café parisien.

Ce festival, c’est la place de toutes les expériences sonores et musiques d’improvisation, complexes d’expérimentation et de brassages culturels.

Préparez-vous à suivre l’édition 2023 de ce festival aussi mythique qu’intimiste, et expérimenter l’esprit Montreux Jazz Festival.

Face au gigantisme souvent proposé comme réponse à cette fuite en avant, Montreux va au contraire toujours plus loin dans l’intimité et la proximité, dans une démarche que nous pourrions qualifier d’hospitalité irrationnelle. Une qualité d’accueil à taille humaine qui laisse le temps à la créativité, favorise les rencontres et les inspirations multiples, préservant les valeurs humaines et artistiques au centre de toutes nos préoccupations

Mathieu Jaton – CEO du Montreux Jazz Festival

Des mots qui résument bien l’ADN des scènes où défilent les figures majeures (Auditorium Stravinsky) et naissent les légendes de demain (Montreux Jazz Lab).

Inutile de vous le rappeler, le Montreux Jazz Festival est une institution dans le monde de la musique. Un monstre sacré depuis ses débuts en 1967. 

56 ans plus tard, le MJF c’est 2 scènes au programme payant, mais aussi une partie gratuite qui propose plus de 450 concerts, DJ sets et autres activités autour de 9 lieux. Le tout pendant deux semaines, du 30 juin au 15 juillet

Avec une programmation aussi exceptionnelle que variée, tout le monde trouve son bonheur au Montreux Jazz Festival. Depuis le 6 avril, c’est l’effervescence le long de l’Arc lémanique : on connaît déjà la programmation des scènes payantes. Il faudra patienter jusqu’au 1er juin pour découvrir toute l’étendue des festivités gratuites. 

Pour commencer, on vous décrypte les événements à ne pas manquer sur la scène de l’Auditorium Stravinski et du Montreux Jazz Lab. Cette programmation payante c’est 73 artistes qui cumulent ensemble pas moins de 95 grammy awards, rien que ça. 

Attention, ici vous trouverez un aperçu de nos coups de cœur, notre liste n’est pas exhaustive. 

On vous invite à consulter la programmation dans son intégralité en cliquant ici

Bob Dylan (01.07) 

Robert Zimmerman… Le Zim… Bob Dylan. Faut-il vraiment le présenter ? 

Le folk, les protest songs, la voix (nasillarde) d’une génération. Six décennies et un prix Nobel de littérature plus tard, il est toujours là.

En 2021, il nous présentait un nouvel album, Rough and Rowdy Ways, son 39ème. Depuis il tourne pour perpétuer sa légende et son folklore. Le 1er juillet promet d’être un moment d’anthologie. Pour l’occasion, Bob veut que le public soit assis dans l’Auditorium Stravinski. Alors on s’assoit et on écoute. 

Chris Isaak (02.07)

Entrez dans n’importe quel pub du monde et vous trouverez forcément un mec à la guitare qui vous jouera une reprise (plus ou moins bonne) de Wicked Game. Moi, j’ai toujours préféré Blue Hotel et ses guitares galopantes aux allures de western… 

Le 2 juillet le crooner à la gueule d’ange viendra partager sa voix profonde et ses atmosphères planantes sur la scène de Montreux. On devine déjà un moment intimiste aux couleurs americana.

Pip Millett (05/07)

Après une apparition à Lyon, lors du festival Inversion, Pip Millett revient avec son dernier album When Everything Is Better, I’ll Let You Know. Cet été elle ira le défendre sur la scène iconique de l’Auditorium Stravinski.

La force de Pip, c’est le secret et l’intimité de sa musique, exprimée avec une sincérité à chaire vive. Dans son dernier projet, l’artiste expérimente de nouvelles esthétiques, explore la recherche sonore, et ce toujours avec un storytelling des plus captivants, à l’instar de Lost In June EP.

Billy Idol, Iggy Pop (06.07)

Je peux remercier mon père d’avoir écouté Billy Idol à fond durant toute mon enfance… 

Vous savez chez Sounds So Beautiful, à la base on vient du rock (cf Arctic Monkeys, Jack White, Miles Kane, The Wombats…) ; Marcus, saura vous rappeler nos années collèges !

Cette affiche-là c’est un peu un retour à la bonne époque pour nous. 

Deux vieux punks à l’honneur, qui comptent bien secouer le public de Montreux.

D’abord Billy Idol et sa voix rauque. Il ne chante pas, il rugit. Une usine à tubes depuis les années 70 : Rebel Yell, White Wedding, Dancing with Myself… Si vous voulez chanter à pleins poumons toute la soirée, il faudra s’assurer d’être présent. 

Ensuite Iggy Pop aka l’Iguane… Difficile de croire que le leader des Stooges a 76 ans.

L’état d’esprit punk rock permet-il d’embrasser une jeunesse éternelle ? On aimerait connaître son secret pour rester la même bête de scène année après année. 

Une belle occasion de le voir performer ses hymnes nihilistes, torse nu, possédé, comme à son habitude.

Hermanos Gutiérez, Tamino (08.07)

En 2018 on avait déjà couvert un concert de Tamino aux Nuits de Fourvière. À l’époque, il ouvrait le bal pour Ben Howard. On situait l’univers musical du beau gosse ténébreux à mi-chemin entre Jeff Buckley et Woodkid. On continue de le suivre car sa musique est magnifique. Intense, fragile, émouvante. Un mix d’influences au service d’une beauté profonde. Vous voulez frissonner ? Tomber amoureux ? Allez voir Tamino. 

Comme leur nom l’indique, Hermanos Gutiérrez c’est deux frères, à la fois suisses, équatoriens, mais avant tout cowboys dans l’âme. Leur dernier album est une pépite instrumentale produite par Dan Auerbach des Black Keys. Deux guitares aux sonorités westerns parfaitement travaillées. Pas besoin de plus pour se faire emporter. Fermez les yeux et laissez vous divaguer dans les grands espaces américain. Si vous avez un chapeau et des santiags dans le placard, c’est l’occasion idéale pour les sortir. 

Jacob Collier, Jon Batiste (09.07)

Un des shows qui m’a le plus marqué l’année dernière à Montreux fût la performance grandiose de Jamie Cullum. Jacob Collier est fait du même bois. J’associe les deux personnages pas tant pour leur musique mais pour leur énergie. Jacob Collier est un jazzman résolument moderne, virtuose du piano, et vocalement capable de tout. Mais c’est avant tout un performer. Chacun de ses concerts est une véritable communion avec son public. Son concert sera à coup sûr un moment festif et interactif. 

J’ai découvert Jon Batiste sur le tard, avec son live au NPR Music Tiny Desk Concert

Je ne peux pas vous dire le nombre de fois que j’ai grimacé de bonheur en écoutant ce quart d’heure de musique soul. Vous savez quand c’est bon, que ça groove et qu’on ne peut s’empêcher de froncer les sourcils et faire la moue ? Ce mec est solaire et son sourire communicatif vous ensorcelle. Il vit sa musique et celle-ci raconte qui il est vraiment. Si vous voulez faire le plein de vibrations positives, ne manquez pas son concert à Montreux.   

Mavis Staples, Norah Jones (10.07)

Fun fact, lorsque Jazz à Vienne a souhaité programmer Norah Jones, celle-ci a insisté pour inviter Mavis Staples – la dernière survivante de sa famille de chanteurs, The Staples Singers. Intéressant donc de constater qu’elles engagent ensemble leur tournée européenne, et font une halte au Montreux Jazz Festival.

Déjà vue à Lyon, aux Nuits de Fourvière (pour ses 80 ans), on a hâte de la retrouver 5 ans plus tard, pour partager son héritage Soul Music aux côtés d’une autre légende du présent, Norah Jones.

mavis staples 2019 live

Joy Oladokun, Jacob Banks (11.07)

Découverte à l’heure où personne ne la connaissait encore, en 2016 déjà Joy Oladokun se faisait remarquer par la qualité de son interprétation, vibrante d’émotions. Elle commençait guitare-voix, elle évolue avec un full live band, coloré et qui respire la joie de vivre.

On n’oublie pas Jacob Banks, le soulman de grande classe dont le dernier album Lies About The War, écouté sur Sounds So Beautiful, continue de faire sensation.

Loyle Carner (13.07)

L’année dernière il avait fait sensation sur la scène du Montreux Jazz Lab en ouvrant le bal avant le concert de Parcels. Cette année il est de retour…
Loyle Carner, le poète, le sage, qui questionnait son succès et son avenir dans son dernier album, nous partagera le fruit de sa réflexion ce 13 juillet prochain. Son message confronte l’intime avec le politique, le tout dans une orchestration digne du jazz anglais.

Buddy Guy, Joe Bonamassa (14.07)

Une soirée pour les amoureux de blues avec deux Guitar Heroes à l’affiche. 

D’abord, Buddy Guy, le doyen de cette édition 2023. À 86 ans, le vieux briscard du Chicago Blues a tout vu et joué avec tous les plus grands. L’année dernière il nous a régalé avec un nouvel album intitulé Blues Don’t Lie. Dès la première chanson il nous balance avec flegme “I don’t say too much, I let my guitar do the talking”. Un retour aux sources du blues qui profite d’une production léchée. Son concert au Montreux Jazz Festival prendra des allures de masterclass pour les amateurs de riffs bluesy. 

Ensuite Joe Bonamassa, digne héritier de ce paysage blues. C’est une autre génération mais il fait perdurer cette musique indémodable. Connu de tout guitariste qui se respecte, Joe Bonamassa est expert en riffs et solos survoltés. Une soirée électrique en perspective donc !

Janelle Monae (15.07)

Ce bouquet final souffle les plus belles promesses que vous n’oseriez rêver. Janelle Monae, c’est la digne héritière directe de Prince, Big Boi d’Outkast, et même un peu Michael Jackson. A leurs côtés, elle a étudié le style de ses mentors, et développé son propre craft.

Adoubée par Q.U.E.E.N. Erykah Badu, Monae nous a offert une discographie qui ne va que crescendo, d’excellence en excellence.

Introduite avec le prélude Metropolis, elle choque le monde avec son break-out album The Archandroid, qui présente une nouvelle perspective de l’afrofuturisme, entremêlés d’autres messages sociétaux. L’album qui suit affiche la collaboration de Prince, juste avant sa disparition, et c’est un héritage qu’elle honore sur chacune de ses scènes.

Sa scénographie est l’une des expériences les plus remarquables à voir. On a eu l’occasion de suivre de très près une de ces anciennes danseuses, basée à Atlanta, Just A$H, dans son développement indépendant, et c’est un produit d’excellence qui atteste de l’exigence des shows de Monae. En concert, on l’impression de voir un mix parfait entre Prince et Michael Jackson, a real show-stopper. Le tout, dans un storytelling remarquable, digne d’une fine scénariste.

Et tellement plus encore…

Vous l’avez compris, comme chaque année Montreux est un rendez-vous incontournable.
Ici vous avez un bel aperçu de la diversité de cette programmation pointue.

Vous retrouverez aussi d’énormes blockbusters comme Sam Smith, Lil Nas X, Tom Odell, Simply Red, Mark Ronson

Pour ne rien rater, le mieux c’est encore de regarder la programmation complète par vous-même en cliquant ici.

Alors, on se donne rendez-vous là-bas ?

Julien Portenguen

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