Les Flammes 2025 : Une cérémonie qui légitime enfin les cultures populaires et leur écosystème 

Et si Les Flammes étaient moins un simple show qu’un moment de bascule pour la reconnaissance structurelle des musiques urbaines ? 

Une scène qui parle au pays : les cultures populaires à l’honneur 

Le 13 mai 2025 à La Seine Musicale, la cérémonie des Flammes a fait bien plus que remettre des trophées : elle a convoqué une mémoire collective, affirmé une fierté diasporique, et donné à entendre la parole des artistes qui font la France d’aujourd’hui. Portée par Booska-P, Yard et Spotify, l’édition 2025 a confirmé que le rap, le R’n’B, les musiques afro-caribéennes et la pop urbaine ne sont plus des marges, mais des centres culturels vivants.

Ce qu’il faut retenir : la musique comme acte politique, artistique et identitaire 

Contrairement aux cérémonies institutionnelles figées, Les Flammes donnent un espace d’expression à des voix trop longtemps minorées. Et cette année, les discours sur scène ont renforcé l’idée que le rap est aussi un lieu de lutte, de mémoire et de lien social. 

Kery James, venu remettre la Flamme Éternelle à DJ Mehdi, a lancé un message clair : 

« Qui prétend faire du rap […] sans se dresser du côté des Palestiniens ? […] Qui prétend faire du rap et se taire ? » 

Shay, sacrée Artiste féminine de l’année, a dédié son prix : 

« Mais mon cœur ne peut s’empêcher de se tourner vers toutes ces femmes au Congo, à Gaza, en Palestine et ailleurs qui luttent chaque jour non pas pour se faire entendre mais pour tout simplement pour survivre, on vous oublie pas » 

Aya Nakamura, recevant la Flamme du rayonnement international, a exprimé : 

« Chaque jour je découvre que ma musique traverse des frontières. C’est une immense fierté. » 

Les chiffres clés de l’édition 2025 

• 220 000 votants en ligne 

• Une salle comble à La Seine Musicale, ouverte au public pour la 1ère fois 

• Avec 12 millions de vues en seulement 24 heures (Vues comptabilisées sur uniquement les diffusions de la cérémonie et les vidéos publiées sur les réseaux Les Flammes) : Diffusion sur YouTube (142 377 spectateurs étaient réunis en direct), Twitch (50 900 spectateurs connectés), M6+, et à la TV sur W9 
• 25 Flammes remises, 56 artistes nommés 
• Après la cérémonie : + 36 millions de vues cumulées sur les réseaux Booska-P

Palmarès 2025 : entre consécration et révélation 

• Tiakola : Artiste masculin + Album Nouvelle pop (BDLM VOL.1) + Morceau R&B (Reste là) 

• Shay : Artiste féminine + Révélation scénique 

• SDM : Album rap (ALVALM) + Morceau de l’année + Featuring de l’année (Dolce Camara avec Booba) 

• Werenoi : Album de l’année (Pyramide 2) 

• SCH : Clip de l’année (Stigmates) + Cover (by FIFOU) + Morceau performance (Prequel) 

Top 5 performances de la soirée : intensité, fierté, héritage 

Au-delà du palmarès, c’est sur scène que Les Flammes ont pris tout leur sens.

Voici nos 5 performances coups de cœur : 

1. Meryl 

La rappeuse martiniquaise a illuminé la scène avec Dembow Martinica, accompagnée d’artistes locaux comme Shannon et Noelia. Une performance incarnée, politique, puissante. 

Un moment de transmission et de fierté créole. 

2. Joé Dwet Filé 

Entouré de ses danseurs et armé d’un lance-flammes, il a fait danser toute la salle avec 4 Kampé. 

L’explosion du konpa dans une cérémonie nationale, enfin. 

3. Himra 

L’artiste ivoirien a électrisé l’audience avec Daddy et ses sonorités coupé-décalé/drill. 

Une passerelle assumée entre Abidjan et Paris, entre ancestral et contemporain. 

4. Amel Bent 

Elle a touché toutes les générations avec un medley émotionnel incluant Décharge mentale, Tu n’es plus là, Ma philosophie, et A 20 ans. 

Un retour en majesté, entre gospel et mémoire collective. 

5. L2B 

Le groupe du Bois-l’Abbé a ouvert la soirée avec Tout Pour l’Équipe et Pélican, entouré d’une foule sur scène. 

Sobriété, rage, vérité : le rap comme vecteur brut d’émotion sociale. 

Le jury : une cartographie vivante de l’industrie 

23 membres ont composé le jury 2025, dont 13 femmes et 10 hommes, répartis entre : 

• Musique (AKM, Amine Farsi, Sandrine Runser) 

• Spectacle (Charlotte Gluzman, Zino) 

• Médias (Sandra Gomes, Cédric Simoneau) 

• Image (Screetch, Katoukey) 

• Plateformes (Spotify – Hana Le Toullec) 

• Institutions (SMAC, Belem Music, RCA) 

Leur mission : représenter l’écosystème dans toutes ses strates, des studios aux scènes, des plateformes aux radios, des labels aux médias. 

Une production solide et cohérente 

Spotify : moteur du vote, partenaire de l’année 

• Préventes, visibilité, et attribution de la Flamme Spotify 

• Le lien entre data et culture vivante 

Booska-P : mémoire vivante du rap 

• Co-producteur, plateforme de diffusion, relais terrain 

Yard : cerveau artistique de l’événement 

• Scénographie, mise en scène, branding de la cérémonie 

C’est Yard qui donne au rap cette forme de gala sans perdre son essence. 

Black Dynamite Prod : l’aide à la diffusion

• production associée pour la diffusion de l’évènement

Comparatif avec les éditions précédentes 

Année	Lieu	Accès Public	Diffusion	Évolution
2023	Théâtre du Châtelet	Non	YouTube, Twitch	Lancement : 300k votants
2024	Théâtre du Châtelet	Non	M6+, YouTube	Confirmation, Aya et Gazo sacrés
2025	La Seine Musicale	Oui	W9, YouTube, M6+	Ouverture au public, shows de niveau international, deux fois plus de vues que la cérémonie 2024

Les Flammes, un acte culturel et politique 

Avec cette édition, Les Flammes confirment leur rôle de “Victoires du rap”, mais vont bien au-delà. Elles sont un outil de mémoire, de représentation et de transformation culturelle. Elles donnent la parole aux artistes pour raconter un monde, pas juste pour divertir. 

À travers des performances enragées ou poétiques, des discours engagés et des jurys qui savent ce qu’ils jugent, Les Flammes redessinent la carte de la culture française, en intégrant ce que les autres ont ignoré trop longtemps. 

Et si demain, toute reconnaissance artistique devait passer par cette exigence de vérité et d’ouverture ? Les Flammes montrent que c’est possible et surtout nécessaire.