L’Amour selon Amaarae, dans “Fountain Baby”
Amaarae est de retour avec un nouvel album, Fountain Baby, un album aux influences diverses où l’artiste fait état de sa vision de l’amour.
Une artiste engagée
Amaarae fait partie de ces artistes qui veulent changer les choses et complètement bousculer le statu quo. Très touchée par les questions sociales et sociétales, l’artiste n’hésite pas à utiliser sa voix pour offrir un soutien à la communauté LGBTQIA+, très fustigée au Ghana, dont elle est originaire.
En effet, les personnes appartenant à cette communauté sont victimes d’une discrimination systémique et sont confrontés à des violences, de la discrimination et des problèmes de harcèlement.
En 2018, Human Rights Watch publiait déjà un rapport de 72 pages intitulé “No Choice but to Deny Who I Am” : Violence and Discrimination against LGBT People in Ghana (“Je dois nier qui je suis” : Violence et discrimination contre les personnes LGBT au Ghana), décrivant comment le maintien en vigueur de cette loi continue d’instaurer un climat discriminatoire et banalise les violences institutionnelles et familiales envers les Ghanéen·ne·s LGBT.
source Trax
C’est avec courage et audace que l’artiste s’engage de manière ferme auprès de la communauté LGBTQIA+, quitte à en venir à être menacée de mort. Amaarae incarne le changement qu’elle souhaite voir apparaître, elle initie le pas : “Nous n’avons aucun soutien qui ait le pouvoir de changer les choses”.

“Fountain Baby” : la quête d’amour sans repos de l’artiste
Pour retranscrire sa vision de l’amour, Amaarae met l’accent non seulement sur ses visuels, mais également sur la production musicale. L’artiste a des inspirations multiples et fusionne rock, pop, R&B, afro ainsi que des sonorités orientales.
Je ne peux pas être avec toi
Amaarae – Wasted Eyes
J’ai bien trop à perdre
Tu m’aimes sans honneur
Je ne veux pas partir, je ne le veux pas
Amaarae est une femme du Monde. Et cela transparaît dans sa musique, où l’on peut distinguer des sons d’instruments asiatiques. Élevée entre Atlanta, Accra (Ghana) et le New Jersey, l’artiste puise dans ses voyages pour nourrir sa musique.
L’album s’ouvre avec l’intro “All My Love”, intro assez brève, mais particulièrement impactante et touchante grâce au violon, qui procure un son cinématique à l’instrumentale, dramatique, qui annonce le ton de l’album, un album laissant une grande place à l’émotivité et au romantisme.
L’artiste prend sa quête de l’amour très au sérieux. Dans le très catchy et dansant morceau “Co-Star” ainsi que dans son clip, Amaarae établit une comparaison des signes astrologiques et de leurs qualités & défauts, tout en soulignant ses préférences en termes de compatibilité. Dans son clip, on peut y voir de nombreuses prétendantes qui souhaitent toutes gagner le cœur de l’artiste. À la fin, on voit Amaarae remettre une couronne à l’une des prétendantes.
L’artiste americano-ghanéene est une éternelle romantique, et semble prête à tout pour trouver l’amour, quitte à s’embarquer dans une relation toxique. “Je savais que tu étais un problème” dit-elle dans ses paroles.
Chercher l’amour, c’est comme partir à la guerre pour Amaarae, comme nous le suggère l’instrumentale aux allures tribales de “Angels in Tibet” et le dernier clip du morceau “Wasted Eyes“, également présent sur l’album, faisant grandement référence à la culture asiatique à travers des visuels très travaillés, des jeux de regard ainsi que les arts martiaux avec une scène de combat dans laquelle l’artiste prend part.
Dans son morceau “Big Steppa”, Amaarae nous fait comprendre que sa manière d’aimer est unique et inconditionnelle. Tout comme dans l’intro, on retrouve des sons de violon qui procure des sonorités cinématiques au titre. D’ailleurs, certaines sonorités du morceau nous rappellent par moment D’Angelo.
Un morceau a particulièrement retenu notre attention, pour de nombreuses raisons : “Sex, Violence, Suicide”. En effet, qu’il s’agisse des paroles ou de la prod, ce titre se distingue du reste de l’album. On peut y distinguer deux parties de la chanson, une plus douce, dreamy et qui invite à la rêverie, et une plus offensive. Serait-ce une illustration de plusieurs facettes de la personnalité d’Amaarae ?
Sur une douce ballade à la guitare et des effets dans la voix qui semble illustrer la frustration de l’artiste de son besoin de présence de la personne qu’elle aime, la première partie de “Sex, Violence, Suicide” suscite la nostalgie, avec des paroles qui amplifient ces sentiments. Dans la deuxième partie du morceau, Amaarae est plus directe et affirme davantage ses désirs sentimentaux, sur une production rock et une voix à nouveau modifiée.
“Je ne peux pas vivre sans toi, rien n’est bien sans toi”.
Amaarae – Sex, Violence, Suicide