Black Panther 2, que raconte l’album avec Rihanna ?
Le 4 Novembre sortait la BO officiel de Black Panther 2 avec en tête de ligne Lift me UP, le nouveau single de Rihanna, son premier depuis 6 ans.
Le second album va t’il aborder le même message que son prédécesseur avec “All the stars” qui prônait l’histoire, la revendication et le combat des noirs, ou va t’il créer son propre chemin ?
Pour cela, revenons tout d’abord sur lift me up en lui même.
1) Lift Me Up, hommage chaleureux à Chadwick Boseman, le roi d’une civilisation
Le 28 octobre, Rihanna a sorti le single “Lift Me Up”, extrait de la bande originale du 2ème Black Panther “Wakanda forever”.
Il a été imaginé et écrit par Rihanna aux cotés de Tems, auteure et compositrice nigériane, Ludwig Göransson, compositeur suédois et de Ryan Coogle, réalisateur.
Dès les premières notes on sait que la mélodie va suivre une esthétique triste et nostalgique, ce qui n’est pas un hasard car elle a été écrite en hommage à Chadwick Boseman, l’acteur principal du 1er film, décédé des suites d’un cancer en 2020.
Tems déclare “Après avoir parlé avec Ryan [Coogler] et entendu sa vision du film et de la chanson, j’ai voulu écrire quelque chose qui dépeint une sorte d’étreinte chaleureuse pour toutes les personnes que j’ai perdues au cours de ma vie. J’ai essayé d’imaginer ce que je ressentirais si je pouvais chanter pour eux et exprimer à quel point ils me manquent”
Lift me Up a donc pour but d’exprimer un sentiment de réconfort et de protection émis par les personnes qui nous sont chères même après leur disparition. Les lyrics décrivent comment cette protection nous est primordiale dans des moments difficiles de nos vies.(deuil)
“Burning in a hopeless dream
Hold me when you go to sleep
Keep me in the warmth of your love
When you depart, keep me safe
Safe and sound”
Tout est pensé pour caractériser, le deuil et l’hommage, notamment à travers le clip. Rihanna est vêtue de blancs une couleur de passage, le passage de la mort à la renaissance, la mutation d’un être. Elle est également la couleur de Dieu (lien avec les ancêtres), représentant la lumière, l’innocence, la pureté et la droiture. Elle est sur une plage déserte qui peut évoquer la paix et la tranquillité et c’est une scène qui se passe en plein coucher de soleil peut être pour annoncer la fin d’un cycle, d’une vie qui se doit de nous quitter. Le feu apporte ce réconfort, cette étreinte chaleureuse qu’on voudrait destiner aux défunts perdus dans nos vies.
Des images du film sont intégrées pour montrer les femmes qui étaient proche du personnage de l’acteur et qui se doivent maintenant de régner et d’organiser le Wakanda sans lui.

Un sentiment de solitude émane notamment à 1:18 où on peut voir Shuri (la soeur de T’Challa) seule à cotés de son trône et sur une plateforme rouge entourées d’eau et de flammes dévastatrices. Le rouge en afrique du sud réfère également au deuil mais aussi à la violence et aux sacrifices. Elle porte d’ailleurs elle aussi du blanc.

S’en suit un plan resserré sur le visage d’Okoye, personnage proche de T’Challa pour mettre en évidence sa tristesse et ses larmes,
C’est donc clairement une approche autour du deuil et du combat qui s’en suit, qu’adopte ce single; en liant des images du film de la même esthétique, il annonce peut être la tournure que prendra ce 2ème Black Panther. Plus centré sur ce rapport à la mort que le premier.
Il est vrai que Lift Me Up, comparé à son prédécesseur “All the stars“, part sur un tout autre message et aborde beaucoup moins voir pas du tout, l’histoire, la revendication et le combat africains; mais quand est il du 2ème album en entier.
Ce que raconte la BO du film Black Panther 2
Avant d’écouter l’album nous étions un peu sceptique sur son contenu et ses 19 titres qui le composait. Par peur qu’il ne soit que centré sur le deuil et l’hommage.
Cependant nous allons voir qu’il est très complet et diverse, abordant l’hommage à l’acteur mais sans délaisser pour autant l’étreinte à cette culture africaine, sa descendance sur d’autres terres et met en évidence les combat des groupes marginalisés dans notre société.
On va même remarquer que ce projet parait bien moins mainstream que le premier et se focalise plus sur des langues et des sonorités traditionnelles.
Mélange entre combat sociaux, hommage, héritage et appréciation de la civilsation africaine.
Sachant que Black panther puise son titre dans un mouvement révolutionnaire de libération afro américaine; il semblerait évident que le film et la BO fassent échos aux combats sociaux de la population africaine et de ses descendants.
Comme le premier, on va voir que cet album aborde d’une manière réfléchie cette thématique mais il traite aussi du combat en général touchant plusieurs sujets et plusieurs cibles. (pauvreté, qualité de vie, problématiques liés à la jeunesse)
1) Femmes Noires et Résilience : « No Woman, No Cry » de Bob Marley par Tems
Vie dans les ghettos
Tems, chanteuse nigériane de 27 ans, nous propose une reprise émotionnelle de la chanson “No Woman, No Cry” de Bob Marley.
No woman No cry est titré d’après une expression patoise jamaïcaine « ne pleure pas femme ».
Marley a créé cette chanson en 1974 pour prôner l’égalité et les femmes des ghettos du monde entier. Il aborde particulièrement Trenchtown, Un quartier Jamaïcain très pauvre où il a grandi, dans lequel figure meurtre, violence, mafieux, bandes armées, abus domestiques et bien plus…
En la partageant le chanteur voulait amener de l’espoir à tous les habitants de ce genre de quartier. Je pense que ce n’est donc pas par hasard que Tems a choisi cette chanson, qui abordait le message d’espoir qu’elle voulait faire passer. « Everything’s gonna be all right » (sources)
2) Racisme & Hypocrisie : They Want It But No
Le époux Tobe Nwigwe et Fat Nwigwe ont sorti They Want It But No, un son principalement en anglais mais on retrouve un peu d’igbo, un clin d’oeil aux origines de Tobe qui descend de ce groupe ethnique du nigeria.

Ensemble ils rappent sur une instru mélangeant afro beat et classique. Lien gospel et classic
« They want the drip, they want the glow, they want my soul, they want the wave »
« I know you on my bumper, I know you want my thunder, Why the laws wanna take us under ? »
Dans ce son ils dénoncent l’intérêt et l’envie que suscitent la culture noire comparé aux traitements des personnes noires dans notre société.

Bien sur, l’appréciation de la culture noire n’est pas une mauvaise chose, au contraire.
Aujourd’hui, prenons exemple sur la musique, beaucoup de genres ont été influencés par la culture afro (Hip Hop, R&B, Rock et j’en passe). Mais comme les époux Nwigwe le font comprendre, ce n’est pas normal que leur culture qu’elle soit vestimentaire, musicale ou même en général soit appréciées dans le monde entier alors que le peuple qui la construit et la développe peine à faire valoir leurs droits dans notre société et sont souvent discriminés.
3) L’importance de la Famille en Afrique : Love & Loyalty (Believe)
Culture zoulou et force des liens de famille
DBN Gogo est une DJ, musicienne et productrice née à Durban en Afrique du Sud.
Ce son de 6 minutes 20 aux instru traditionnelles africaines est chanté entièrement en Zoulou, la langue la plus parlée d’Afrique du sud.
La track correspond au style de musique Amapiano apparu en Afrique du Sud en 2012, c’est un hybride de deep house, de jazz et de musique lounge caractérisé par des synthés, des nappes aérées, de larges lignes de basse percussives, de claviers inspirés du gospel et de percussions traditionnelles.

Pour les paroles, DBN Gogo et les autres artistes prônent l’amour familial, la fierté et l’histoire qui lui appartient.
Zoulou traduit en Anglais :
« Tu ne me verras pas tourner le dos Que mon histoire soit mienne je protège ma famille moi aussi je dois améliorer la mienne »
« Je crois que je crois en l’amour et la confiance »
« Restons ensemble hé, Ils ne nous verront pas séparés hey »
Dans ses textes elle aborde une certaine loyauté et entraide, pour avancer dans la vie et protéger nos familles.
La famille est très importante dans la culture africaine, elle include not only the nuclear family (mother, father, children) but also members of their extended family (grandparents, aunts, uncles, cousins, and others).
“I miss the family, the extended
family, because our culture is very
much interwoven with the extended
family.”
– Nigerian immigrant (sources)
Comme le dit cet immigré nigerian qui vit aux états unis, dans la plus part des sociétés africaines la famille désigne un groupe de personne bien plus élargie, étendue, avec lesquelles des liens forts ont été tissés.
4) Nouveau genre musical issu d’Afrique du Sud : la découverte de l’Amapiano
la même équipe à sorti un autre son amapiano “Jele” qui signifie prison en zoulou, les paroles sont aussi toutes dans cette langue.
Les paroles semblent parlée de la ségrégation qu’a eu lieu en afrique du sud mais on ne peut en être sure car les artistes ne se sont pas exprimés dessus.
Pour en savoir plus sur l’amapiano voici un documentaire sur la nouvelle vague que propose ce genre sud africain qui se repend de plus en plus mondialement.
5) La Flamme de l’Ambition chez la Jeunesse : Wake up
La chanteuse de 25 ans Bloody Civilian (nom qui fait référence au terme qu’emploi l’armée nigériane pour qualifier les civils) est accompagnée du rappeur Rema pour nous dévoiler ce titre.
Au début, on suit un individu qui aimerait travailler dans sa passion, il a énormément d’ambitions et de motivation mais pour l’instant il ne se démarque pas.

“I wanted to write a song that describes how, when I wake up, I fight with getting up from bed, but then find the strength to go about the day.”
Bloody Civilian about Wake Up for Vogue (sources)
“Tell aunty now that when I get the bag we go to South Africa”
Pour l’instant il ne dispose pas de l’argent nécessaire pour payer le voyage mais il est sur de lui et prévoit de réussir.
« No go i tell my people if i make music e gas to pay me Dey my own side dey laugh »
Cette phrase critique la moquerie que peut susciter certaines passions, certaines ambitions qui pour beaucoup de personnes ne rapporterait pas assez d’argent pour gagner sa vie.
Le mot « dey cap » revient continuellement dans le son, c’est un slang nigerian qui signifie bullshit, que la personne is speaking nonsense, talking in the thing that doesn’t have good example.
« I talk say na me be the future People dey look like say i dey cap Oya tell me the people for this generation wey dey busy cap »
Bloody Civilian et Rema dénoncent qu’ils ne soient pas pris au sérieux, que la possibilité de vivre de leurs passions soit vue comme une blague par les plus anciens. Qui qualifient leurs dires de cap donc de nonsense car pour eux il est presque inimaginable de réussir dans ce domaine très concurrentiel où 90% of ALL artists fail.
Pendant toute la chanson ils essayent de porter leurs voix, de montrer qu’ils peuvent y arriver mais personne ne les croit.
« Now I keep it lowkey, but you see me rollin »
Après tous les efforts qu’ils ont donnés ils finissent par réussir et toutes les personnes qui les ont critiqués les vois accomplir ce dont ils avaient rêver. C’est un rappel qu’à partir du moment où on se réveille, il ne faut jamais arrêter de se battre pour ce que l’on aime malgré les critiques qu’on peut entendre.
6) La Culture Trap avec OG Davy et Future
OG DAYV et Future rappent en parlant d’argent et de drogue.
Ils adresse certaines mentalités qui découlent de notre société, qui envient les beautés de ce monde et cherchent à ce glorifier dans l’argent.
Future est un rappeur connu pour faire de la trap; la trap arbore une esthétique beaucoup centrée sur la drogue et l’argent, les trappeurs ne se considère pas comme des “rappeurs”. Ce sont des dealers qui enregistre fièrement leur passé. Dans les textes ou dans les sons on représente continuellement l’endroit où la drogue est transformée en argent: la trap house, parfois appelées “bando” pour “abandoned house” on la retrouve par exemple dans des décors des disques d’OutKast ou dans thug motivation 101 de Young Jeezy. (sources)
7) Black Mexicans : Héritage de la culture panafricaine.
Panafricanisme :
Le panafricanisme est un mouvement et une idéologie politiques qui promeut l’indépendance totale du continent africain et encourage la pratique de la solidarité entre les Africains et les personnes d’ascendance africaine1, où qu’ils soient dans le monde, indépendamment de leurs origines ethniques, leurs appartenances religieuses, ou leurs apparences physiques.
Avec le premier album et le premier film on découvrait ce Wakanda et la vie qui y régnait. Le 2ème album lui reflète certes une culture traditionnelle africaine mais aussi sa continuité avec la culture afro descendante et ce n’est donc pas par hasard que des sons latinos figurent dans cet album. Bien qu’ils soient là aussi pour prôner la culture indigène et mexicaines des personnages présents dans le film.
En effet, la culture africaine a beaucoup influencé les pays d’Amérique latines.
Entre le 16ème et 17ème siècle on estime que environs 12 millions d’africains sont arrivés involontairement en Amérique latine, en tant qu’esclave. La route la plus directe entre l’Afrique de l’ouest et (le “nouveau monde”) donc L’Amérique était celle pour aller au Brésil.
Aujourd’hui on considère que 33% de la population latine américaine, ont des origines africaines. Ils ont donc pendant tous ces siècles apporté une forte influence sur la musique, la danse, l’art, la culture et la vie en générale.
La culture africaine s’est mélangée avec la culture locale Ils ont abandonné certains aspects de leur culture, en ont modifié d’autres et ont créé de nouvelles formes. Cette adaptation africaine aux conditions locales américaines est appelée créolisation. (sources).

Pendant des années ces deux cultures n’ont cessés d’interagir. De ces interactions beaucoup de styles de musiques ont émergés comme le reggae en Jamaïque, la samba au brésil ou encore la cumbia en Colombie.
On comprend mieux maintenant pourquoi des sons latinos figurent dans cet album, ils correspondent a la culture latinos, indigène et mexicaine des personnages présents dans le film mais aussi à une continuité et une certaine descendance du peuple et de la culture du “Wakanda”.
8) Affronter les préjugés nuisible à un pays : Pantera et Árboles Bajo El Mar
Aleman est un rappeur mexicain, il est accompagné ici du chanteur nigérian Rema.

« Oh, varios me juzgan de maléfico Oh, solo porque soy de México Oh, no saben que mi pueblo es mágico »
Aleman parle de racisme et de préjugés que subissent les mexicains dû à l’image de leur pays qui à subit la guerre de la drogue etc…
Le Mexique est en effet un pays où le taux criminel est assez élevé, beaucoup de news qui parlent du Mexique adresse les meurtres ou la drogue, forcément ça donne une mauvaise réputation et ca intensifie les préjugés et le racisme que subissent les mexicains.
Aleman veut contrer cette vue de son pays, en se focalisant aussi sur sa beauté et sa magie.
Pour montrer que les propos d’Aleman sont réels et qualifient vraiment le problème d’image autour du Mexique, nous sommes allés sur le forum Quora qui posait la question : What’s your opinion on how the world views Mexico? (https://www.quora.com/What-s-your-opinion-on-how-the-world-views-Mexico)
Voici la réponse d’un italien :

Ici, même s’il qualifie le mexique comme “developing” la vision de cet italien sur le pays est cependant assez néfaste “very hot, very poor” “miserable living conditions” cette personne ne vit pas la bas et reçoit donc une image majoritairement transmise par les médias. Qui est en soit représentatif d’une partie du réel mais qui ne peut pas qualifier le mexique dans sa globalité.
Voici maintenant la réponse d’un mexicain :

Le mexicain reconnait que son pays est renommé pour les crimes qui y règnent mais il aborde aussi l’image du Mexique par la gentillesse de son peuple, la beauté du paysage et sa culture fantastique. “In the end, people choose what to look about a place: the bad things or the good ones”.
Alberto rejoint l’idée de Aleman, que son pays est plus beau qu’on ne le pense et qu’il ne faut pas se focaliser tout le temps sur les mauvaises choses. Que la beauté des paysages et la magie du Mexique étaient la avant toutes choses.
Árboles Bajo El Mar de Vivir Quintana et Mare Advertencia Lirika :
Árboles Bajo El Mar signifie tree under the sea.
La chanteuses mexicaines Vivir Quintana et la poétesse Mare Advertencia Lirika abordent un message ressemblant à celui d’Aleman.
“J’ai arrosé des fleurs sans épines, Ils sont nés au Yucatan”

Le Yucatán est un état du Mexique qui est connu pour ses plages du Golfe du Mexique et pour ses ruines mayas.
“Tant de blessures qui s’enveniment de tant d’actes violents, Mais le cœur n’abandonne pas, il continue à croire”
Elles abordent l’espoir et le combat des habitants face à tous les actes violents qui prennent places dans leur pays.

Le titre “Tree under the sea” fait penser à pleins d’actes fabuleux et beaux qu’ont planté petits à petits les habitants du Mexique mais qui ne se voient pas couvert par cette mer caractérisé par les crimes prenant place depuis plusieurs années.
C’est un message de souffrance mais aussi d’espoir du peuple mexicain qui sont fières de leur pays, de sa beauté et de sa culture mais qui combattent jour et nuit ce climat criminelle du Mexique en espérant un jour qu’il disparaisse pour de bon.
10) Fierté et transmission culturelle des mexicains : La vida
Snow tha product est une rappeuse et chanteuse américaine, d’origine mexicaine et E-40 est un rappeur américain.

« Ici on profite de la vie, je vais rester ici Arôme de terre humide, vibre avec sincérité Parce que sous le soleil je vois que tout ira bien »
« Je leur apprends ce que mes parents m’ont dit Ils ont déjà appris de mon arrière, arrière-grand-père Cette terre n’est pas à vendre, je meurs pour ça »
Snow tha Product revendique sa fierté de vivre au Mexique et d’avoir des traditions culturelles qui passent de générations en générations pour préserver leur pays, leur coutumes et leur histoire. Elle transcrit vraiment la fierté d’un peuple..
11) Mise en avant du rap et de la culture maya : Laayli’ kuxa’ano’one
Adn Maya Colectivo est un collectif musical qui prone la culture et la musique maya contemporaine pour lui donner de la visibilité.
Il a été créé par Pat Boy, promoteur de rap maya et Tania Jiménez Balam, ce sont des jeunes originaires de la zone maya centrale de l’état de Quintana Roo. Ils combinent la culture maya avec différents genres et expressions musicales et proposent ainsi des pièces uniques et innovantes.
Cette chanson est entièrement chantée en Maya.
Les langues Mayas sont une famille de langues amérindiennes parlées par environ 5 millions de personnes, principalement dans la zone géographique de la civilisation maya qui s’étend du Mexique jusqu’au Honduras.
Le quiché est la plus parlée de ces langues avec plus de 2 millions de locuteurs au Guatemala, suivie du maya yucatèque sur la péninsule du Yucatán dont nous avons déjà parlé, il y aussi le mam, le cakchiquel et le q’eqchi’. Elles viennent toutes d’une langue mère appelée le proto-maya qu’on estime vieille de 4 000 ans.

“Faire partie de la bande originale de Black Panther n’est pas seulement le fruit d’années d’efforts, briser la pierre et former un collectif avec des talents mayas de toute la péninsule, c’est aussi mettre leur langue et leur culture dans la tête et la bouche du monde entier. , car oui, votre chanson sera sûrement chantée dans le monde entier.”
Pat Boy about Laayli’ Kuxa’ano’one’ (sources)
Grace à cette chanson comme le dit Pat Boy des milliers voir des millions d’auditeurs vont pouvoir découvrir et écouter la richesse culturelle maya qui n’est pas souvent représenter musicalement. Et rendre fière les personnes liées à cette culture qui vont pouvoir être représenter sur un tel projet d’envergure qu’est Black Panther.
12) L’amour métaphorisé par la nature : Con La Brisa
Foudeqush est une chanteuse mexicaine, elle est accompagnée du producteur suédois Ludwig Goransson.

“in the clouds with you, I will lay down”
« je donnerai toute ma vie Pour te sortir du noir »
Con La Brisa parle d’aimer une personne brisée et la compare avec toutes les beautés que nous offrent notre nature.
13) Le désespoir après une rupture amoureuse : Inframundo
Blue rojo est un chanteur mexicain.

C’est une chanson qui parle d’une rupture amoureuse. Il dit à une femme qui l’a laissé qu’elle n’existe plus pour lui. les termes influent en crescendo tout au long de la chanson.
“you no longer exist for me”
“Tu es parti, tu es parti, Tu es mort pour moi”
14) Défendre son patrimoine et sa terre: No Digas Mi Nombre (Don’t say my name)
Le groupe Calle x Vida est accompagné ici de Foudeqush qu’on a déjà pu voir précédemment.
No Digas Mi Nomvre est un corrido (a ballad in a traditional Mexican style, typically having lyrics that narrate a historical event.)
“Defend my Land” un message qui fait lien au film et à la vrai vie, des mexicains qui veulent défendre leur patrimoine et leur terre.
15) Préserver la terre qui nous a été donné : Mi Pueblo
Chan Lupita est originaire de la commune du Sotuta, dans le Yucutan au Mexique, elle nous récite une poésie entièrement en maya
“Je défends ma terre, pas n’importe qui entre dans mon quartier Bien sûr, je prends soin de la terre, car c’est pour cela que nous sommes nés”
Mi Pueblo (mon village) nous invite dans une discussion au bord de la mer où une femme nous raconte comment elle tient à sa terre et qu’elle en est reconnaissante.
Hommage Deuil
Beaucoup de tracks de cet EP parlent de la mort, du deuil et de tout les sentiments qui tournent autour, créant donc un tribute à Chadwick Boseman.
16) Garder la foi et combattre les maladies graves : Alone
Avec des percussions, de la guitare et des instrus traditionnelles, le chanteur nigérian Burna Boy chante principalement en Anglais mais on retrouve aussi du zoulou.

Plusieurs points nous font penser que Burna Boy parle des personnes souffrantes de maladies graves, ce message rallierait donc l’hommage à l’acteur. C’est une chanson remplie d’émotions pouvant facilement causer des frissons.
« I’m weak, I’m blind Give me the strength I need for my body »
« No require visa; I have been Very quietly dying And I need you to remind me why Give me the strength to keep fighting »
Dans ces deux phrases burna boy fait allusion à la condition physique des malades et à leur prière pour continuer à se battre contre ces maladies trop souvent mortelles.
« My body don dey tire, eh E make me madder, eh My head don scatter, eh My holy father, eh »
En sorte ce son est une aide psychologique, un réconfort, une invitation à la foi, pour permettre aux malades de continuer leur combat et de garder espoir.
17) Vivre après la mort d’un être chère : Interlude
Le rappeur britannique Stormzy rap sur une instru triste composée de violons et de légères percussions,
C’est un son autour de la perte d’un membre de notre famille, d’un parent.
Il Aborde le point de vue d’une personne perdue sans la personne qui lui était chère et qui se doit de continuer sa vie sans elle. De continuer son héritage tout en faisant autant bien que lui. Livrée à elle même la personne se doit de continuer le travail et l’héritage qu’on lui à laissé sans son être chère et son repère.

« You’re not here and it kills me, I’m not numb to the pain »
« As long as I’m alive I’ll be carrying your name »
Il parle de la mort et du deuil mais aussi du combat pour l’accepter et du futur auquel on se doit de confronter sans la personne aimée. C’est une chanson assez triste qui amène moins d’espoir et de lueur que les autres.
Coming Back for you de Fireboy DML :
Le chanteur nigérian Fireboy DML prend la parole d’un défunt qui s’adresse à son proche toujours vivant sur terre.

« When the tears fall like shooting stars, Remember who you are, Just look up to the sky you’ll see, I’m coming back for you »
A l’inverse de l’interlude de Stormzy, ici le son prend le point de vue d’une personne décédée qui veille et réconforte la personne qui lui est chère.
C’est moins triste, plus réconfortant, et il y a toujours ce rapport à la mort qui revient régulièrement dans pas mal de chansons.
19) Fidélité du peuple du Wakanda envers leur pays : Born Again
1 semaine après la sortie de l’album Rihanna nous offre un nouveau single “Born Again”
Elle chante une balade émotionnelle.
“I’d give my heart to this place I’d give my whole soul and whatever it takes, never run away,” “And I’d relive this just to see your face again I know that you’d do the same, born again.”
Elle exprime son attachement d’une place, d’un pays. Sans doutes pour qualifier la fidélité du peuple du Wakanda envers leur terre.
20) Instruments traditionnels Igbo : Anya Mmiri
Le chanteur nigérian Ckay et la chanteuse britannique PinkPantheress nous délivrent une chanson spirituelle “Anya Mmiri” (larmes en Igbo)

Ils mélangent des mélodies traditionnelles Igbo avec une flute appelée “Oja” (sound of the spirits) et des percussions appelée “Igba”. L’Oja est utilisée dans les cérémonies traditionnelles Igbo chaque fois qu’il doit y avoir un air de solennité comme dans les derniers respect funéraires.

Les paroles parlent aussi d’un être qu’on a perdu.
“Confusion, confusion
This life an illusion
You’re with me right now, next thing, you’re gone”
C’est un hommage très beau que nous propose les deux chanteurs, non seulement par l’instru qui fait écho à un moment de respect mais aussi par les paroles qui adressent la confusion de perdre un être chère.
Conclusion : Album Cohérent et divers
Ludwig Göransson explique : « Si nous utilisions une chanson dans le film, nous voulions que ce soit la chanson entière et qu’elle soit liée à l’histoire. Thématiquement, nous voulions faire passer le public du deuil à la célébration. Lorsque vous écoutez la bande sonore, vous pouvez fermer les yeux et revivre l’expérience du film. C’était l’intention ».
Le deuxième album a fait le choix d’intégrer des artistes mondialement connus comme Rihanna, Burna Boy et Stormzy mais aussi des artistes moins connus mais qui représentent leur culture avec perfection comme Adn Maya Colectivo ou encore Calle x Vida. Que ce soit des artistes connus ou un peu moins la plus part des chansons présentent des sonorités traditionnelles comme avec l’Oja dans Anya Mmiri. Une différence comparé au premier qui se concentrait certes sur des textes de revendications mais dans lequel on ne retrouvait pas tant de petits artistes et de sons entièrement chanté en zoulou par exemple.
Le premier album comportait principalement des chanteurs Américains et Anglais, ne présentait pas trop d’instru traditionnelle et se concentrait plus sur les paroles bourrées de références.
En 19 titres, le 2ème album a réussi à faire preuve de cohérence, abordant 3 sujets principaux (le combat social, l’hommage et la continuité culturelle, la fierté d’un peuple (sons latino), et en intégrant des styles et des langues africaines comme le zoulou ou l’Amapiano.