Chocho Cannelle : Gagner un tremplin jazz, et après ?

Avec un jazz teinté de musiques traditionnelles axé sur le mouvement et la transe, Chocho Cannelle a remporté le 45ème Tremplin de La Défense. A la fois optimistes et songeurs sur l’avenir, rencontre avec deux membres du groupe.

C’est sur la terrasse de la Maison de Laurette, un couvent situé sur les pentes de Fourvière, dont le panorama donne à voir tout Lyon, que notre rédacteur rencontre Camille Heim et Léo Dannais, deux membres de Chocho Cannelle, le groupe lauréat du 45ème Concours de Jazz de la Défense.

Ayant lieu en parallèle de La Défense Jazz Festival, lors duquel jouaient cette année des musiciens tels que Ibrahim Maalouf ou encore Herbie Hancock, le Concours de Jazz récompense chaque année un groupe et un instrumentiste pour les aider à développer leur carrière.

C’est avec 5000 euros en poche que le groupe va se préparer à son futur.

“Pour l’instant on fait tout tout seul. J’ai envie de me servir de ce tremplin pour trouver un entourage pro. Faudra peut-être trouver un producteur, un tourneur, un label…”

explique Camille, le regard tourné vers l’avenir, prête à la professionnalisation du groupe

Lorsqu’on lui demande comment elle se sent après cette victoire, elle se dit optimiste : « Ça me fait l’effet d’une grosse stimulation, comme si on me donnait un grand coup d’énergie. »

Ce tremplin a soutenu de nombreux musiciens émergents dans le développement de leur carrière en France et à l’internationale. Parmi eux, on compte l’avènement d’une nouvelle génération de leaders de la scène jazz française : EYM trio, Gauthier Toux, Airelle Besson, Thomas De Pourquery, Youn Sun Nah…

La genèse de Chocho Cannelle

Au commencement, il y avait donc Camille et Léo, qui formaient Cam&Léo, un duo qui explorait les musiques dansantes du monde entier. La rédaction les rencontrait justement aux Superspectives, un festival de musique ambient, elle avec sa Harpe électro-LLanera, lui avec une floppée d’instruments électroniques.

Une configuration unique pour des musiciens de jazz, qui laisse présager de la musique du groupe. Après plus de 130 dates, l’envie leur est venue de pousser plus loin le concept et développer leur musique. Ils ont alors fait appel à Timothé Reard, clarinettiste et de Arthur Guyard, claviériste, tous deux rencontrés dans les terres Occitanes : Chocho Cannelle est né.

La démarche artistique qui a plu au jury

L’idée de base du groupe ?  Une « musique qui peut autant se danser que s’écouter » m’explique Léo, qui est aussi compositeur pour le groupe. Au croisement du jazz et des musiques du monde, c’est avant tout un rapport au corps, à la dimension instinctive du son qu’ils cherchent à explorer.

« Le mot groove derrière le mot harpe c’est pas forcément ce qu’on va imaginer en premier lieu » me confie Camille. Pourtant, c’est avec cet instrument qui assure à la fois la mélodie et la basse, que le groupe parvient à explorer les styles du monde entier, aussi bien la musique colombienne que les rythmes chaabi d’Afrique du Nord, toutes axées sur le mouvement et la transe.

Bastien LAURENT

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