Voyager dans les profondeurs du Soi avec OOMA
Avec Lucid Dreams, la chanteuse-interprète franco-irlandaise Tansey explore le rêve et ses symboles, telle une pythie moderne, avec son nouveau projet OOMA, dans un style jazz et folk intime.
C’est avec son nouveau projet, OOMA, que Tansy Greenlee invite au voyage introspectif. Venue d’Irlande pour s’installer en Provence, elle apporte avec elle une sensibilité folk rafraichissante, aussi bien dans l’écriture que dans le mélodie, qu’on avait déjà eu l’occasion d’apprécier avec Playing Loose, un autre morceau enregistrée durant la même session. On y retrouve d’ailleurs un contraste d’ambiance similaire, où il semble que deux morceaux fusionnent en un.
Un piano envoutant et crépusculaire ruisselle jusqu’à nos oreilles en installant le cadre onirique du morceau, avant qu’une voix douce et ethérée nous ouvre la porte de son inconscient :
« I remember when I set myself free. I swam in the sky… ».
Puis, le ton change du tout au tout, porté par un groove chaleureux éclairant le son d’une lumière solaire : « Do you feel the sun rise ».En mettant en scène ce contraste entre clarté lunaire et lumière solaire, OOMA convoque une métaphore immémoriale parlante.
Selon le psychanalyste Carl Jung, nos rêves sont la traduction symbolique de motifs profonds tirés d’un « inconscient collectif », partagé par l’ensemble des êtres humains. Il parle d’archétypes pour décrire ces figures récurrentes qui apparaissent aussi bien dans la mythologie et l’art que dans le domaine de Morphée. Il note justement que les polarités sont souvent représentées à l’aide de la lune et du soleil : chaud et froid, féminin et masculin, mais aussi esprit rationnel et subconscient.


OOMA s’inscrit ainsi dans la tradition des conteurs, des devins et autres mystiques, qui exploraient la psyché humaines au travers d’images chargées de sens et de métaphores symboliques. Les profondeurs de la nuit, ainsi que l’eau tranquille et mystérieuse, imprègnent ce monde où les normes sont renversées « Drink the abyss that looms above ». Mais c’est un monde où règnent la liberté, où l’on vole au dessus des nuages et où l’ont communique des parties de soi jusque là ignorées.
Une figure revient ainsi plusieurs fois au cours du morceau : « I can feel your presence, when I close my eyes ». Une présence récurrente que Jung avait déjà remarqué lorsqu’il interprétait les rêves de ses patients, et qu’il a appelé Animus ou Anima. Une part de notre psyché complémentaire et opposée à notre Moi habituel, prenant souvent la forme du sexe opposé. Une polarité qu’il préconise d’embrasser en une éclipse, un mariage symbolique : « Ancient Love ».