Artistes émergents, voici 5 conseils pour faire vivre votre musique malgré la crise
Dur dur de faire connaître sa musique en pleine pandémie. C’est d’autant plus vrai quand on est un musicien émergent. Concerts annulés, sorties d’EPS ou d’albums repoussées… Un climat anxiogène, des informations qui arrivent au compte-gouttes et un futur encore incertain. Néanmoins, nombreux sont les artistes qui refusent d’abandonner leur rêve et font preuve de résilience. C’est par exemple le cas de Dax, chanteur et guitariste de la toute jeune formation nîmoise MAD9. Sounds so Beautiful a récolté son témoignage et vous donne quelques conseils pour tirer profit de la situation.
« La musique et l’art défendent des valeurs. Ils ne peuvent pas se taire. Si on essaie de les réduire au silence, ils redoubleront toujours d’énergie », assure Dax. Ce musicien nîmois a d’abord eu une basse entre les mains lorsqu’il était adolescent. La guitare et le chant l’ont peu à peu séduit. Originaire de l’Ardèche, il vient ensuite s’installer à Nîmes, dans le Gard. Une fois qu’il franchit le cap des 20 ans, il commence alors à intégrer des formations musicales.
Il fonde d’ailleurs l’année dernière un nouveau groupe, mais celui-ci éclate à cause de la pandémie. Un premier faux départ qui ne le décourage pas. Le bassiste Mom’ss reste à ses côtés, et tous deux font ensuite la rencontre du batteur Allan grâce à internet. Le feeling passe assez pour créer une nouvelle formation musicale, MAD9, un groupe de pop-rock. Leur particularité : écrire, produire et enregistrer grâce aux outils digitaux. La Covid-19 leur a permis de se rencontrer seulement à deux reprises pour des répétitions. Un autre confinement les a bien vite rattrapés dans leur élan. Qu’importe, l’amour de la musique et l’envie de créer sont plus forts.
« Continuer à faire de la musique, c’est devenu vital pour nous. Si on n’a pas notre dose quotidienne, on se sent incomplets. »
« On voulait faire de la musique, et le confinement n’était pas une excuse valable pour s’arrêter. » Allan teste quelques rythmes à la batterie avec le logiciel Cubase, et chacun se sert de ses notions en matière d’enregistrement. Bientôt, tous s’envoient leurs fichiers via WeTransfer, et les premières démos sont créées. Un procédé peu commun, mais une passion commune qui leur permet de mieux vivre cette période difficile. « Continuer à faire de la musique, c’est devenu vital pour nous, comme manger et dormir. Si on n’a pas notre dose quotidienne, on se sent incomplets. »
Si vous êtes dans le même cas, Sounds so Beautiful vous donne quelques conseils ci-dessous pour tirer la situation à votre avantage !
1. Continuez de créer

Nous ne vous apprenons rien en disant que la musique est une affaire de sentiments et d’histoires. Bonne nouvelle, le contexte actuel est suffisamment inédit pour nous pousser dans une introspection profonde et être en phase avec ses multiples émotions. Couchez-les sur papier, ou saisissez votre instrument pour tenter de les retranscrire en musique. D’abord, cela vous soulagera d’un poids.
“Tu écris le premier jet avec ton cœur et tu réécriras avec ta tête.
Pour écrire, la première règle c’est d’écrire pas de réfléchir.”– A La Rencontre de Forrester
Laissez reposer votre travail quelques heures si besoin, ou même quelques jours. Il pourrait bien être à l’origine d’un nouveau projet. Et même si ce n’est pas le cas, pas d’inquiétude. Continuer de produire, nourrir votre imaginaire et tenter de vous évader du quotidien sont de très bonnes choses. Cela vous permettra dans tous les cas de vous améliorer.
Vous pouvez créer du contenu en ligne pour votre communauté, notamment avec des teasings pour des musiques en cours de production ou sur le point de sortir ! C’est là aussi une excellente manière de challenger votre créativité et de se montrer résilient. Les retours ne peuvent en être que positifs.
Engager sa communauté dans un projet commun est également une bonne manière de tirer son épingle du jeu. Demandez par exemple à vos auditeurs de se filmer en train d’écouter votre nouvelle chanson, ou donnez-leur un challenge à relever (en lien avec votre travail). Ensuite, compilez les vidéos reçues et faites-en un clip vidéo ! À coup sûr, votre communauté n’en sera que plus soudée, et le bouche-à-oreille pourrait jouer en votre faveur.
2. Engagez votre communauté
C’est un fait, nous passons plus de temps sur les réseaux sociaux au fil des confinements répétés et/ou isolements forcés. Rester à la maison et avoir plus de temps pour soi est une vraie opportunité pour faire grandir sa communauté. Être actif sur les réseaux sociaux est un premier pas pour y arriver.
Or, se pose bien vite la question du contenu, qui peut devenir une source de stress face à la concurrence. Respirez, soufflez, et surtout : soyez vous-mêmes, n’essayez pas d’en faire trop. Faites découvrir peu à peu votre univers aux autres. Cela peut passer par des photographies, de simples pensées auxquelles les autres peuvent facilement s’identifier, ou encore un partage de playlists. « Il faut être humainement proche des gens. S’ils veulent écouter de la musique, ils se tournent en priorité vers YouTube, Spotify ou Deezer. Il faut leur faire savoir qu’il existe des artistes émergents autour d’eux. Les relations humaines sont mises sur pause, mais il ne tient qu’à nous de les ranimer », indique Dax.
Nous vous recommandons de faire des lives si vous êtes suffisamment à l’aise avec cette idée. Discuter de votre musique, prendre des nouvelles des autres, voire même chanter ou jouer en live sont autant de bonnes idées pour attirer l’attention sur vous.
3. Élargissez votre public
Apprécier ou non un style de musique est un choix subjectif. Toutefois, vous pouvez essayer d’élargir votre cible d’auditeurs en vous aidant d’outils tels que Groover. Grâce à cette plateforme, vous pourrez gagner en visibilité, avec la diffusion de votre musique sur les ondes ou dans des playlists. De plus, Groover vous permet d’accéder directement à l’expertise de professionnels si vous en faites la demande. Une aide non négligeable, d’autant plus dans le contexte actuel.
Surveillez également les réseaux sociaux ! Les tendances ou les défis y sont nombreux, notamment pour les chanteurs et chanteuses. Souvent, les internautes mettent au défi les autres afin d’atteindre les notes hautes sur une chanson populaire. Tentez de les relever en apportant votre propre touche, et cela devrait attirer quelques curieux vers votre travail.
4. Entrez en contact et collaborez avec d’autres artistes émergents
La solidarité est probablement l’une des valeurs les plus importantes dans des périodes comme celles-là. Si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à entrer en contact avec d’autres artistes émergents, proches de vous géographiquement ou musicalement. Ce partage d’expériences sera bénéfique des deux côtés, et cela pourrait même vous donner des idées de collaboration à l’avenir ! Suivez l’exemple de Kissamilé.
5. Stratégie de diffusion : prenez le temps
En utilisant internet et des outils digitaux, vous pouvez être tenté de produire rapidement du nouveau contenu pour « ne pas être oublié ». C’est l’un des pièges à éviter. Mieux vaut profiter du temps qui vous est donné pour bien réfléchir au projet que vous souhaitez mettre en place, et ensuite le réaliser si besoin. Dax et son groupe ont d’ailleurs pris ce parti pour revoir leur proposition musicale. Riches d’une première expérience auprès du public à Toï Toï le Zinc, entre deux confinements.
« Au début, nous penchions plus pour du rock alternatif, avec quelques influences de musique progressive. Mais la Covid nous a fait prendre conscience que notre musique devait avant tout fédérer. Or, ce n’aurait peut-être pas été le cas avec un son trop compliqué. MAD9 s’est alors plutôt dirigé vers des sonorités pop-rock. Notre première démo est simple, car elle a pour but d’attirer les auditeurs. Nos autres titres sont plus travaillés, à la recherche d’une niche plus précise », explique Dax.
Ces mois de confinement ont même été l’occasion de revoir leur stratégie de diffusion. « On devait sortir notre premier EP en septembre, mais mon ordinateur a eu un problème et on a pris du retard », avoue Dax dans un rire. Un coup du destin qui sera peut-être profitable. « On se demande s’il ne serait pas mieux de sortir directement notre premier album. Néanmoins, les chansons doivent être jouées en live avant de faire quoi que ce soit. Sinon, ce sera un album sans âme, sans vie. On attend donc avec impatience de pouvoir se produire sur scène. »
Et ils ne sont sûrement pas les seuls ! Profiter d’un monde au ralenti pour créer la meilleure musique possible est l’un des conseils les plus judicieux que nous pouvons vous donner. Cela vous permettra de prendre du recul sur vos créations, de travailler vos textes ou vos mélodies différemment… Et qui sait, de belles surprises pourront émaner de ces moments de réflexion !