Vulfpeck s’invite dans la légende du Montreux Jazz Festival 

On manque de mots pour décrire cette soirée… 

Mais on va quand même essayer de vous retranscrire ce qu’il s’est passé ce dimanche 14 juillet 2024 au Montreux Jazz Festival. 

De l’autre côté du lac, c’est la fête nationale, on aperçoit les feux d’artifices dans le ciel, mais la grande fête musicale c’est ici à Montreux ! 

Au programme un DJ complètement déjanté pour ouvrir la soirée et ensuite les maîtres incontestés de la funk… 

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Le show déjanté de Marc Rebillet fait monter la température

Marc Rebillet est un DJ franco-américain de 35 ans qui vit à New-York. 

C’est un produit typique de notre époque, un buzz sur les réseaux, une ascension fulgurante. Il commence sa carrière avec des livestream sur Youtube, Twitch et Facebook. Sa formule gagnante ? Des sets improvisés oscillant entre techno et funk avec un style bien reconnaissable : Le type est en peignoir ou en caleçon, il a un air loufoque, un humour débridé et vulgaire. 

Il n’en fallait pas plus pour développer en quelques années une communauté énorme sur ces mêmes réseaux ! Aujourd’hui, on a tous déjà vu des vidéos de lui en train de performer dans la rue, alpaguant les passant et les invitant à participer à ses transes musicales. 

Sur scène, Rebillet reproduit la même formule et ce soir il est de retour à Montreux pour nous faire vivre une de ses prestations uniques. 

On vous le dit, c’est un personnage. Il vient d’ailleurs du théâtre et de l’humour, l’homme est un vrai comédien. Il débarque en trombe sur scène, vêtu uniquement d’un boxer et l’improvisation commence. 

Une intro sans musique au milieu d’un décor de châteaux gonflables qui parsèment le plateau. Marc Rebillet saute aux quatre coins de la scène en gonflant les muscles d’un air complètement possédé. 

Le spectacle se veut interactif et complètement improvisé. Pas de setlist ici, Rebillet invente tout sur le moment. Pour commencer donc il va chercher l’inspiration en provoquant l’audience : “What is jazz ? You guys don’t know anything about jazz… You fuckin idiots !” 

Quelqu’un interpelle le DJ qui descend dans le public : “Actually, what is music ?”

C’est parti, Marc Rebillet a son accroche pour commencer le show. What is music… C’est la question à laquelle il s’attaque ce soir. 

À l’aide d’une loop station, il mélange différents styles sur des rythmiques électro. Par- dessus, il ajoute des percussions, du clavier, il superpose des harmonies vocales aux paroles improvisées.

“Is music this ?” 

Oui, et apparemment c’est bien plus pour Marc Rebillet, car le show est ponctué de rebondissements. Il commence d’abord par balancer des morceaux du décor gonflable dans le public. Les ballons géants rebondissent à travers le public sur la Place du Marché. “Physical activity !” tandis que des machines à l’avant de la scène crachent des flammes ou de la fumée. 

Il invite ensuite les membres de Vulfpeck à venir jammer sur un morceau. Cory Wong et Joey Dosik arrivent pour poser des rythmiques de guitare funky et de solos de saxophone sur son beat endiablé. 

En référence à l’histoire du festival, il nous offre aussi un morceau plus analogique, avec des rythmiques jazz aux cymbales aériennes. Il improvise un solo de clavier, jonglant entre ses talents de producteur et de musicien. 

Au terme d’un set d’un peu plus d’une heure, le spectacle est complet et le contrat rempli pour Marc Rebillet : un show unique en son genre, oscillant entre techno party, concert et comédie, créé uniquement grâce à l’instant partagé avec son public. 

Avant de quitter la scène, il interprète Girl’s Club un morceau issu de son album Loop Daddy III. Histoire de nous rappeler qu’il ne fait pas que de l’improvisation et qu’il a aussi construit une discographie importante depuis 2018. 

On remercie Marc Rebillet d’avoir mis le feu au lac ce soir. C’est exactement ce qu’il fallait pour remonter un public à bloc juste avant la masterclass funky qui va suivre. 

Le concert iconique de Vulfpeck entre dans la légende du MJF

Tous les amateurs de musique s’accordent pour dire que Vulfpeck est ce qui se fait de mieux depuis une bonne dizaine d’années sur la scène funk mondiale. 

Originaire du Michigan, le groupe est fondé par sept musiciens qui ont un projet : créer un label indépendant qui ramènerait au goût du jour la musique de studio des années 60. 

Treize ans plus tard, pari réussi. Vulfpeck est désormais une référence en matière de son, de virtuosité instrumentale, oscillant entre soul, funk, dans un esprit à la fois vintage et novateur. Plus qu’un groupe, c’est devenu un collectif des meilleurs musiciens de la scène américaine, accueillant de nombreux invités et multipliant les projets annexes. 

Chaque album est un raz-de-marée et le groupe emporte tout sur son passage jusqu’à devenir un des rares groupes indépendants à remplir le Madison Square Garden en 2019. 

Mais Vulfpeck se fait rare en Europe et n’est jamais venu jouer à Montreux. L’année dernière en fermeture du festival, on a eu la chance de voir le projet solo de Cory Wong, guitariste emblématique du groupe. Mais pas toute la bande ! 

Cette soirée est donc un évènement immanquable. Pour la première fois, Vulfpeck au grand complet vient pour son seul show en Suisse. Vous n’imaginez pas l’excitation du public quand les musiciens arrivent sur la Scène du Lac. 

Ils sont tous là, prêts à communiquer leurs ondes positives. Car ce que l’on remarque tout de suite en voyant Vulfpeck en live, c’est la passion authentique des musiciens, le plaisir pur et dur de jouer. Tous les membres du groupe sont des virtuoses sur de multiples instruments et s’échangent les postes tout au long du concert. 

On a Théo Katzman qui chante, qui joue de la batterie et de la guitare. Cory Wong aussi à la guitare et à la batterie, Joe Dart à la basse, Joey Dosik le chanteur-pianiste-saxophoniste, Jack Stratton à la guitare-basse-batterie, Woody Goss aux claviers et enfin Atwaun Stanley au chant… Ce soir, les trublions de Vulfpeck invitent en plus un collègue pianiste et vocaliste Jacob Jeffries. Imaginez toutes les possibilités d’une formation aussi complète ! 

Résultat ? Le concert est une véritable démonstration de groove, une performance musicale majuscule qui électrise le public pendant plus d’une heure et demie.

On commence par un morceau funk instrumental emblématique du groupe qui porte le nom du guitariste : Cory Wong. Puis Theo Katzman envoie ses vocalises haut perchées sur Animal Spirits. Joe Dart s’échauffe avec un premier solo de basse sur Daddy, He Got a Tesla entre deux break emprunté à Mozart que le public reprend en chœur. La soul profonde et chaleureuse du chanteur Atwaun Stanley nous rejoint sur le tube 1612. Puis c’est au tour de Jeffrey Jeffries de prendre le chant lead avec une voix dans un registre plus aigu et nasillard sur How Much Do You Love Me. En quelques chansons, on a déjà pris toute la mesure de ce qui se déroule devant nos yeux. 

Vulfpeck fait respirer ses morceaux. Malgré leur virtuosité, les musiciens ne surjouent jamais. Les arrangements vont toujours chercher la finesse qui fera ressortir les lignes mélodiques aussi bien instrumentales que vocales. C’est un peu leur secret pour faire chanter des milliers de personnes sur des riffs savamment composés. 

Romanian Drinking Song est l’occasion pour Cory Wong et Joey Dosik de s’illustrer. Le guitariste joue avec son pedalboard et sa main droite élastique pour synchroniser ses solos de wah-wah avec les envolées de son saxophoniste. 

On change de perspective sur Test Drive. Jack Stratton pique sa stratocaster signature à Cory Wong et l’emmène faire un tour pour l’essayer. Il disparaît derrière la scène et réapparaît quelques minutes plus tard en haut du balcon de l’immeuble d’à côté, d’où il nous balance un solo en toute décontraction. Une scène iconique du concert. 

En toute fin de set, les lignes de basses monstrueuses de Joe Dart sont à l’honneur avec le standard Dean Town. Le légendaire bassiste du groupe s’offre un seul en scène et explore l’intégralité du manche de sa quatre cordes. Le public hystérique chante les lignes de basse qui ont fait la gloire du groupe.

C’est simple, personne ne veut partir à la fin du concert. Quand c’est bon comme ça, on en redemande toujours plus. À tel point que Vulfpeck revient sur scène à deux reprises pour jouer quelques chansons en rappel avant de terminer à la demande du public par le morceau 3 on E.  

Depuis ces trois dernières années, on a vu plus d’une trentaine de concerts à Montreux… Celui-ci fait instantanément partie des meilleurs moments de nos escapades montreusiennes.

La signature du festival, Where Legends Are Born, se confirme encore une fois ce dimanche 14 juillet 2024. Aujourd’hui Vulfpeck vient de rentrer dans l’histoire du Montreux Jazz Festival. 

Le groupe va aussi se plier à une des traditions du MJF… Un show à Montreux n’est complet que si on se retrouve tous après le concert pour une jam session 

Un Memphis Bar en ébullition avec Vulfpeck et Rag’n’Bone Man à la jam

Ce soir, le Memphis Bar est plein à craquer. De nombreux musiciens de la scène romande sont là pour animer la soirée. Il y a aussi pas mal d’artistes qui se sont produits sur les scènes gratuites du festival. C’est l’occasion de partager la scène tous ensemble et de faire continuer la fête pour tous les amateurs de musique live. 

Vers une heure et demie du matin, les musiciens de Vulfpeck arrivent au grand complet pour s’emparer de la scène et apporter leur contribution à la jam. 

Joey Dosik s’installe et commence au piano un classique d’Etta James, If You Want Me To Stay. C’est parti pour quelques chansons improvisées avec le groupe, notamment une excellente reprise de Electric Feel de MGMT. 

Dans la salle, il y a une autre tête connue qui admire le spectacle. Armoire à glace de deux mètres, tatouages sur tout le corps, on reconnaît Rag’n’Bone Man. Il doit jouer sur la Scène du Lac mercredi 17 juillet, mais l’artiste est déjà présent ce soir à la jam. Il montera sur scène aussi pour s’amuser un peu sur Wish I Didn’t Miss You de Angie Stone. Il en profite pour faire trembler les murs du Memphis Bar avec sa voix puissante et rocailleuse et pose un couplet de rap improvisé sur le moment. 

Après leur jam, ces stars du Montreux Jazz Festival restent un moment pour échanger et jouer avec les musiciens présents ce soir. Les membres de Vulfpeck retourneront sur scène avec des artistes de la scène locale…

Bref, des instants de musique dignes de la légende de Montreux. 

Sans conteste l’une des meilleures soirées de cette édition 2024. 

Crédits photos : Lionel Flusin, Emilien Itim, Thea Moser, Marc Ducrest


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